PEDAGOGIE MONTESSORI

« La véritable éducation nouvelle consiste à aller tout d’abord à la découverte de l’enfant et à réaliser sa libération […] »
(M. Montessori, L’enfant, p.93).

La pédagogie Montessori

Pour la Doctoresse Maria Montessori, l’éducation est une aide à la vie. Durant 50 ans, guidée par sa rigueur scientifique, son esprit visionnaire et profondément humain, Maria Montessori a observé les enfants. De ses observations et recherches, elle a développé une véritable philosophie de l’éducation et en a déduit les principes essentiels au développement optimal de l’enfant. Aujourd’hui, près de 100 ans plus tard, la recherche en neurosciences  est en mesure de valider ses observations, dont la justesse, avec le recul, impressionne.

« L’enfant n’est pas un adulte en miniature. Il est, d’abord et avant tout, le détenteur d’une vie personnelle qui a des caractéristiques et un but spécifiques »
(M. Montessori, L’éducation et la paix. p. 37).

Pour Maria Montessori, l’enfant construit l’adulte qu’il va devenir et est une personne à part entière. Les principes de sa pédagogie partent de cette observation révolutionnaire. En voici les fondamentaux :

  • L’autonomie de l’enfant
  • Le libre choix
  • Le respect du rythme de l’enfant
  • Le respect de la personnalité, des capacités et du potentiel de chaque enfant
  • L’absence de compétition et de comparaison
  • La non-stigmatisation de l’erreur
  • Un accompagnement sans punition ni récompense
  • La liberté de mouvement
  • Un temps d’étude suffisamment long pour permettre à l’enfant de développer son cycle de concentration sans être coupé
  • Le multi-âge qui permet le développement du sens social
  • Un matériel pédagogique spécifique
  • Un environnement adapté et respectueux du développement physique et psychologique de l’enfant
  • Le rôle particulier de l’enseignant Montessori.

L’application de ces principes dans une classe repose sur l’enseignant et représente un engagement constant. Cet adulte n’est pas seulement transmetteur de savoir, mais il prend soin de développer la personnalité de l’enfant dans sa globalité, sur les plans physique, social et spirituel. Il vise à ne pas entraver le développement naturel de l’enfant et, de ce fait, doit savoir s’observer et se remettre en question.

« Il nous faut nous éduquer, si nous voulons éduquer »
(M. Montessori, L’enfant, p. 98).

De l’enfant à l’adolescent

L’enseignant accompagne l’enfant à devenir un adulte responsable, travaillant par lui-même sans entrer en compétition. Cette pédagogie amène l’enfant et l’adolescent à forger sa liberté pour qu’il sache s’orienter dans la société.

L’adolescent devient capable d’avoir une connaissance du monde et de la vie dans toute sa complexité. Il sait identifier les composants significatifs d’un problème, possède une grande qualité de concentration, une capacité à se poser des questions essentielles sur un problème et à les résoudre dans un dialogue propice à la confiance et à l’innovation. Il développe une compétence à construire des ponts dans une relation étroite avec chaque être humain.

Ces jeunes réussissent le plus souvent ce qu’ils entreprennent car ils savent ce qu’ils veulent et savent travailler.

« Ce développement se produit parce que l’enfant a eu la possibilité de travailler et d’être en contact direct avec la réalité »
(M. Montessori, L’éducation et la paix, p. 109).

Ces observations relatées par Maria Montessori lors d’une série de conférences données entre 1936 et 1939 sont toujours d’actualité. C’est ce qu’observe chaque année l’International Montessori Adolescent Summit (« Sommet international Montessori des adolescents »), qui constate que les adolescents appliquent les compétences acquises au cours de leur expérience Montessori aux réalités de leur environnement social, notamment :

«   – une compréhension de la complexité appliquée à une question particulière

– une aptitude à identifier les composantes importantes d’une situation

– une capacité à se focaliser et à se concentrer sur un problème

– une capacité à poser des questions essentielles concernant une problématique

– une habitude à échanger avec l’intention de résoudre des difficultés

– un désir de s’engager dans un dialogue qui renforce la confiance et l’innovation, et

– un espoir de construire des ponts entre les secteurs locaux, nationaux et internationaux ».

(Adolescent Summit)

Ces constats sont aussi ceux que nous faisons dans nos écoles, auprès des élèves qui ont suivi un cursus Montessori. Avec les années, nous avons également observé chez ces adolescents :

– une capacité étonnante à se situer correctement lors de tests, qu’ils soient internes à l’école ou externes (examens de baccaularéat ou de maturité, d’apprentissage, d’université,…). Les adolescents Montessori ne se sous-évaluent pas ni ne se surévaluent, et sont capables d’évaluer par eux-mêmes leur niveau, et leurs résultats, de manière généralement très fiable

– une compétence à faire face avec assurance à des situations stressantes, comme des examens ou des présentations devant un public. A notre sens, c’est là une conséquence de l’expérience, durant l’enfance et l’adolescence, d’un système qui ne stigmatise pas l’erreur, ne juge pas celui qui fait une erreur mais l’encourage à la comprendre et à la résoudre par lui-même

Dans un film présenté en 2017 à Prague lors d’un Congrès mondial Montessori, André Roberfroid, président d’honneur de l’AMI, soulignait combien nous ne savons pas de quoi sera fait le monde de demain ni quels seront les défis auxquels les enfants d’aujourd’hui devront faire face dans leur vie future. Il précisait que le rôle de l’éducation n’est pas tant de transmettre aux enfants ce que nous savons déjà, mais de leur permettre de se construire à la fois un bagage et une compétence personnelle afin d’être aptes à trouver leur route dans le monde qui les attend, et à y avoir un impact constructif. Il concluait en disant que c’est cela que fait la pédagogie Montessori, plus d’un siècle après sa fondation, et qu’elle se révèle aujourd’hui tout autant d’actualité, si ce n’est encore plus.