L’ARdEM soutient la recherche scientifique ayant trait à la pédagogie de Maria Montessori, en remplissant trois objectifs prioritaires :
L’ARdEM soutient la recherche scientifique ayant trait à la pédagogie de Maria Montessori, en remplissant trois objectifs prioritaires :
Au printemps 2020, Solange Denervaud, bioingénieure diplômée de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, a obtenu son doctorat en Neurosciences, sous la direction du Prof. Patric Hagmann, du CHUV, et en collaboration avec différents Professeurs nationaux et internationaux.
Durant ses années de thèse, Solange Denervaud a réalisé la première étude jamais menée sur l’impact de la pédagogie Montessori sur le développement cérébral de l’enfant. Elle a approché cette question de manière globale, en liant des techniques d’imagerie cérébrale avec celles de la psychologie du comportement. Sa thèse met en lumière pour la première fois les mécanismes neuro-développementaux sous-jacents que la pédagogie Montessori soutient, et permet d’expliquer pourquoi ces enfants développent une pensée autonome et créative, entre 5 et 13 ans.
La Professeure américaine Angeline Lillard, référence mondiale en matière de recherches sur la pédagogie Montessori, fut une des expertes lors de la défense de cette thèse, dont elle a souligné à la fois la richesse, la variété et l’excellence.
La Dre Solange Denervaud a eu la gentillesse de rédiger en français des présentations de ses articles récemment parus:
La recherche scientifique travaille activement à la compréhension du développement de l’enfant. Elle s’intéresse aussi aux aspects scolaires, notamment aux moyens améliorant les résultats académiques et, plus récemment,aux compétences socio-émotionnelles. Toutefois, peu de recherches quantitatives et validées par la communauté scientifique (peer-reviewed) se sont directement intéressées à l’impact de la pédagogie Montessori.
Bien que certaines études permettent de comprendre et de montrer indirectement l’impact des caractéristiques spécifiques de la pédagogie Montessori (l’absence de notes et de récompense, la liberté de choix et de mouvement, etc.), elles ne permettent pas d’établir un lien de causalité direct.
Les études dites « directes », qui investiguent la pédagogie Montessori et ses effets, on jusqu’ici été été conduites principalement aux Etats-Unis, où il existe 4’500 écoles incluant des écoles publiques de taille conséquentes. Ce sont là des points importants pour des études scientifiques, où il est nécessaire d’avoir des échantillons d’élèves de taille suffisante pour valider les effets mesurés d’une part, et pouvoir s’affranchir de certains biais d’autre part (par exemple le niveau socio-économique des sujets, le choix actifs de la pédagogie par les parents, l’âge de scolarisation, etc.).
Angeline S. Lillard et Nicole Else Quest ont réalisé une étude qui pose les bases de l’analyse scientifique de la pédagogie Montessori (Lillard & Quest, 2006). Leurs mesures ont été faites en collaboration avec des écoles publiques de Milwaukee (Wisconsin, US), où les élèves d’un même quartier sont répartis de manière aléatoire (par loterie) dans une école Montessori ou dans un établissement traditionnel, ce qui offre un cadre idéal pour des études comparatives exemptes de biais. Ces études ont permis de démontrer que, par rapport à des élèves de même âge, des enfants Montessori de 6 et 12 ans en moyenne ont :
Depuis, d’autres études ont été publiées. Toutes ne sont pas au bénéfice d’un design expérimental aléatoire, mais reportent des résultats significatifs et intéressants. Par exemple, en comparant des élèves ayant terminé leur scolarité dans des établissements Montessori à des pairs d’établissements traditionnels (Dohrmann & al., 2007), il a été observé que :
Dans une analyse complémentaire (Lillard et al., 2012), Lillard et ses collègues ont évalué l’impact du degré de fidélité dans l’application de la méthode Montessori sur les résultats des élèves, en comparant trois types d’écoles : « Ecole traditionnelle », « Montessori traditionnelle », « Inspirée de la méthode Montessori » (par exemple des écoles qui isolent certains aspects, tel que le matériel, sans en appliquer toutes les caractéristiques). Les résultats ont démontré qu’il n’y a pas d’effet significatif pour les écoles « inspirée de la méthode Montessori » par rapport aux « école traditionnelle ». À l’inverse, les enfants de l’école « Montessori traditionnelle » ont de meilleurs résultats, corroborant l’étude publiée en 2006. Cette étude démontre donc :
D’autres études se sont intéressées à des effets spécifiques. En voici les résultats les plus intéressants :
Les études citées ci-dessus ont permis de quantifier les effets de la pédagogie Montessori sur les compétences académiques, créatives et socio-émotionnelles, en la comparant à d’autres systèmes éducatifs. Toutefois, il existe à ce jour peu de recherches qui cherchent à comprendre pourquoi ces effets sont observés : quels sont les mécanismes neuro-cognitifs qui jouent un rôle clé ? Comment se développent-ils chez les enfants en fonction de leur environnement scolaire ?
Dans ce contexte, l’ARdEM et ses écoles membres collaborent activement avec des neuroscientifiques qui étudient le développement de l’enfant chez des sujets Montessori. Des études sont actuellement réalisées au CHUV à Lausanne, avec les dernières techniques de neuro-imagerie, afin de décrypter les aires et signaux du cerveau qui contribuent au bon fonctionnement de l’apprentissage.
Les résultats issus de ces recherches seront régulièrement mentionnés sur notre site (voir revue de littérature ci-dessous). Il est possible d’en être tenu informé en vous inscrivant ici
SOUTIEN AUX CHERCHEURS
L’ARdEM souhaite aussi soutenir les chercheurs qui s’investissent pour une compréhension scientifique de la pédagogie Montessori. Nous espérons pouvoir mettre en place une bourse qui permettra de faciliter les échanges entre la communauté scientifique et les pédagogues, de deux manières :
L’évaluation automatique des réponses des élèves dépend de leur vécu
Lien vers une présentation de l’article (français)
Apprendre avec nos sens et les combiner prédit la cognition globale des enfants en âge scolaire
Lien vers une présentation de l’article (français)
Apprendre de nos erreurs : comment différentes pédagogies influencent les stratégies d’apprentissages des élèves
Lien vers une présentation de l’article (français)
Les effets de la pédagogie traditionnelle versus Montessori sur la capacité d’apprendre à apprendre des élèves de 4 à 15 ans (gestion de la performance)
Lien vers une présentation de l’article (français)
L’influence des pratiques pédagogiques sur le développement de la reconnaissance des émotions
Lien vers une présentation de l’article (français)
Au-delà des fonctions exécutives, ce sont les compétences créatives qui soutiennent les performances académiques des élèves bénéficiant d’une pédagogie Montessori
Lien vers une présentation de l’article (français)
Résumé : Cette étude longitudinale permet la comparaison du développement des élèves des écoles Montessori et traditionnelle. Lillard et ses collaborateurs ont étudié 141 sujets sur une période de 3 années consécutives, en suivant les mêmes enfants de l’âge de 3 ans à 6 ans. En utilisant une batterie de tâches cognitives et socio-émotionnelles, ils ont démontré que la pédagogie Montessori permettait d’élever les compétences des enfants à de nombreux niveaux par rapport aux écoles traditionnelles, avec un gain au niveau des résultats académiques, de la compréhension sociale et de la résilience au fil des ans. Ils ont aussi identifié que les enfants Montessori avaient une préférence plus prononcée pour les tâches scolaires et donc un plaisir plus grand à l’école. Finalement cette étude démontre la capacité de la pédagogie Montessori à augmenter globalement les chances de réussites des enfants. En effet, les enfants issus de milieu socio-économique défavorisé obtiennent des résultats en nette progression sur trois ans, pour arriver à des valeurs comparables aux enfants issus de milieux favorisés dans les écoles conventionnelles. Ces résultats suggèrent que les écoles Montessori ont la capacité à élever le développement de l’enfant de manière globale, en tenant compte du plaisir de l’enfant, et en permettant à chacun d’atteindre son potentiel.
Pour une revue complète de la littérature, veuillez visiter le site suivant :
montessori-scientific-research.org
LILLARD, A. & ELSE-QUEST, N. (2006). Evaluating Montessori education. Science, 313, p. 1893-1894.
DOHRMANN, K. R., NISHIDA, T. K., GARTNER, A., LIPSKY, D. K. & GRIMM, K. J. (2007). High school outcomes for students in a public Montessori program. Journal of Research in Childhood Education, 22, 205-217
LILLARD, A. S. (2012). Preschool children’s development in classic Montessori, supplemented Montessori, and conventional programs. Journal of School Psychology, 50, 379-401.
BESANCON, M., LUBART, T. (2008). Differences in the development of creative competencies in children schooled in diverse learning environments. Learning and Individual Differences, 18, 391–399.
RATHUNDE, K. & CSIKSZENTMIHALYI, M. (2005). Middle School Students’ Motivation and quality of experience: A comparison of Montessori and traditional school environments. American Journal of Education, 111 (3), 341-371.